mardi 20 mai 2014

Appel à la transparence pour une démocratie saine.



Nous saluons l’engagement du premier ministre Dr Philippe Couillard et du gouvernement libéral pour que la transparence gouvernementale devienne enfin une réalité, et qu’elle dépasse le stade de vœu pieux .

Comme le premier ministre Dr Couillard l’a affirmé haut et fort à plusieurs reprises : il veut faire de son gouvernement un modèle de transparence. Il veut évaluer tous les programmes  en profondeur incluant les décisions que le gouvernement péquiste avaient prises pendant leur règne.

Dans la presse du 9 avril dernier, M Couillard affirmait “ un des antidotes à la perte de confiance est la transparence”. Il a promis une “divulgation proactive de renseignements de toutes sortes”.
Il est de mise que les citoyens ont le droit de savoir comment l’argent qu’ils ont durement gagné sera utilisé dans le cadre de la mise en œuvre du projet de loi 52 plus spécifiquement les actions, la mise en oeuvre et les dépenses entourant “l’aide médicale à mourir” par euthanasie.
Au nom de la transparence et par respect des personnes et des organismes qui ont participé aux audiences publiques de la commission sur la question de mourir dans la dignité, voici les questions qui demeurent toujours sans réponses auxquelles il faudrait faire suite avant même de présenter le projet de loi sur les soins en fin de vie tel que laissé avant le déclenchement des élections:
  1. Dans les faits, en quoi consisterait l’acte  de « l’aide médicale à mourir » qu’il faudrait situer dans le continuum des soins de santé tel que proposé ?
  2. Le gouvernement compte réaliser des compressions de 2,4 milliards pour l’exercice budgétaire 2014-2015… dont 900 millions dans le secteur de la santé. Comment empêchera-t-on les malades et la population de penser  que « l’aide médicale à mourir » par injection létale serait une façon de pallier aux ressources financières et humaines insuffisantes?
  3. Si « l’aide médicale à mourir » est l’acte de provoquer directement et intentionnellement la mort d’un patient et que cet acte, selon le Code criminel canadien, est considéré comme un acte criminel, comment peut-on concilier les deux?
  4. Dans les faits, se pourrait-il que dans certaines circonstances, « l’aide médicale à mourir » serait aussi de fournir une prescription et/ou un produit létal aux patients?
  5. Comment les membres du Barreau du Québec et du Collège des médecins pourraient-ils, de façon responsable, être au dessus des lois protégeant la population des pratiques d’euthanasie ou de suicide assisté ? Comment expliquer qu’en changeant les termes euthanasie et suicide assisté par « aide médicale à mourir », l’acte ne soit plus le même ? Dans les trois cas, quiconque causerait la mort d’un être humain ne commettrait-il pas un acte criminel ?
  6. Pourquoi les neuf membres signataires du rapport (de toutes les allégeances politiques) ont-ils choisi délibérément de ne pas publier les résultats quantitatifs des prises de position favorables et défavorables à l’euthanasie émises par les personnes et les organismes qui ont participé aux audiences publiques ?
  7. Le gouvernement libéral pourrait-il présenter les résultats des prises de position sur la question de l’euthanasie et du suicide assisté recueillis au cours des 29 jours d’audiences publiques ? Qui expliquera le grand écart qui existe entre les résultats obtenus lors des audiences publiques et ceux obtenus lors du questionnaire-sondage en ligne ?
  8. À la lumière des propos de la présidente de la commission (2012) qui a admis publiquement qu’au moins une quarantaine de personnes et d’organismes s’étant plutôt inscrits contre toute forme d’euthanasie avaient été délibérément ignorés par les membres signataires du rapport, comment peuvent-ils soutenir que tous les Québécois ont été entendus et qu’il y ait consensus?
  9. Si les membres de la commission sur la question de mourir dans la dignité se sont entendus pour ne pas divulguer toutes les informations en regard du processus de consultation publique, comment les Québécois pourraient-ils faire confiance à un comité d’évaluation qui superviserait les actes d’euthanasie faits dans l’anonymat ?
  10. Les députés sont-ils ouverts et prêts à rendre publics les 6 700 documents/questionnaires sur lesquels reposent leurs recommandations ?
  11. Pourquoi avoir dépensé plus d’un million de dollars de la poche des contribuables québécois pour proposer des recommandations qui reposent principalement sur un sondage tendancieux et biaisé dont les documents n’ont jamais été rendus publics ?

vendredi 2 mai 2014

Tuer avec humanité, vraiment?


La chronique Tuer avec humanité, vraiment? de Rima Elkouri dans La Presse d’aujourd’hui risque de déranger.  

Elle commence son texte par la question suivante : « Un État peut-il vraiment tuer un homme avec humanité ?
Elle termine son texte par : « A première vue, l’injection létale peut sembler moins horrifiante que la guillotine. Mais l’obscénité qui se cache derrière le rideau est la même. »
Selon Mme Elkouri, il est illusoire de croire que les exécutions même si elles sont réussies puissent se faire de façon humaine…

Qu’en serait-il de l’acte de donner la mort par injection létale aux patients malades qui en feraient la demande  au Québec si le projet de loi 52 devenait une réalité? Peut-on imaginer qu’il y aurait toujours une possibilité, un risque que l’injection létale ne fonctionne pas telle que prévue ou qu’un patient soit euthanasié sans son consentement comme atteste l’expérience en Belgique.

La description graphique de l’injection létale ratée du prisonnier Clayton Lockett lors de sa mise à mort à Oklahoma en aura certainement ébranlé plusieurs ces derniers jours.
Ébranler au point de faire réfléchir nos députés de l’Assemblée nationale avant de représenter le projet de loi 52 et de le voter dans sa proposition intégrale ?

Rappelons aussi que le développement des soins palliatifs fait consensus au Québec mais que  l’euthanasie par injection létale, déguisée en « aide médicale à mourir » , a suscité de grands débats au sein de notre collectivité et a créé une évidente confusion et une triste division au sein de la population et du corps médical.

À propos des ruses du langage aide médicale à mourir =euthanasie.
Rappelons-nous des propos célèbres d’Albert Camus :  « Lorsque le silence ou les ruses du langage contribuent à maintenir un abus, il faut à tout prix montrer l’obscénité qui se cache sous le manteau des mots."  

Il faut appeler les choses par leur nom et se dire les vraies affaires.
« Aide médicale à mourir » = injection létale. Si ce n’est pas tuer qu’est-ce que c’est ? En d'autres mots, un homicide médical permis par notre système (médical et judiciaire), mis en œuvre par des médecins complices de l’acte.

Lire et écouter une entrevue avec Caroll Pickett qui a accompagné 95 condamnés à mort jusqu'à leur dernier souffle. L'ex-aumonier d'une prison au Texas est convaincu que si les gens savaient vraiment ce qui se passe dans une chambre lors d'une injection létale, ils comprendraient à quel point la peine de mort est inhumaine.